When everyone you thought you knew deserts your fight, I'll go with you | Ania&Cal

When everyone
you thought you knew
deserts your fight,
I'll go with you

Anastasia & Callahan

Tendus, ses doigts finirent par toucher quelque chose. L’objet était froid, sa surface lisse et courbe. Il n’avait pas besoin de le voir pour savoir ce que c’était. Un cadavre - celui d’une autre bouteille d’alcool. C’était déjà la sixième qu’il trouvait dans la pièce. Il la tira de sous le lit, l’alignant à côté des cinq autres. Il y en avait peut-être qui étaient encore cachées dans les recoins de la chambre, mais il n’avait plus le courage de chercher. A quoi bon ? La vérité était déjà là, sous ses yeux : Anastasia avait un problème.

Et comme un abruti, il lui avait fallu une éternité pour le remarquer.

Il avait bien vu qu’elle aimait boire, oui. Qu’elle tenait sacrément bien l’alcool aussi. Mieux que lui, en fait, alors qu’il pesait probablement une quinzaine de kilos de plus. Mais il avait fermé les yeux, s’était bercé d’illusions. Il avait mis ça sur le compte du sang russe qui coulait dans ses veines, sur l’idée qu’elle aimait simplement décompresser après une dure journée. Il avait été un crétin, trop aveuglé par l’envie égoïste de laisser son esprit s’échapper d’Ostrov le temps de quelques verres pour voir qu’il ne faisait qu’aider son amie à dépérir lentement. Pas une seule fois il n'avait douté.

Mais ce matin là, les choses avaient changé.

Maintenant qu'il y pensait, cela s'était passé à peu de choses. Si cela était arrivé quelques jours à peine plus tôt, il aurait continué à ne se douter de rien : cette foutue caméra qui avait été hors service pendant plus d’un an venait tout juste d’être réparée. C’était pour ça qu’il avait regardé cet écran en particulier, d’ailleurs. Enfermé dans la salle de surveillance pour huit longues heures, c’était là que son regard avait été attiré en premier. La qualité de l’image était mauvaise, mais pas assez pour l'empêcher de distinguer sa meilleure amie en larmes dans le parc, buvant seule en plein milieu de la matinée.
Et les pièces s’étaient enfin assemblées dans son esprit. Il n’avait pas pu quitter son poste. Il n’avait pas pu intervenir tout de suite. Il avait dû attendre la fin de la journée pour pouvoir enfin faire quelque chose de cette réalité qui venait de lui exploser au visage, et ça avait eu le temps de le bouffer de l'intérieur.

Il n'y avait pas grand chose de pire, peu d'addictions dont il était plus difficiles de se défaire.
Il en avait eu un paquet, de frères d'armes qui avaient sombré dans l'alcool. A ce jour, il n'en connaissait pas un seul qui en soit réellement sorti.

Le regard happé par le vide, le cœur lourd, Callahan avait fini par s’asseoir sur le lit pour attendre le retour d'Anastasia. Il se doutait qu’elle ne le prendrait pas forcément bien. Il avait enfoncé - à nouveau - sa porte, il avait fouillé dans son intimité. Et puis, plus que tout, il la prenait en traître sur un secret qu’elle s’était efforcée de lui cacher, sans vraiment savoir si c’était sa place. Il la considérait comme une amie, à qui il tenait beaucoup - mais il ne savait pas si c’était réciproque. Ou en tout cas, si elle jugerait cela suffisant pour le laisser se mêler de ses problèmes.
Pourtant, il ne se voyait pas faire autrement. Elle avait besoin d'aide, et il fallait qu'il soit là pour en donner. Qu'il s'en sente légitime ou non.

Il ne savait pas combien de minutes il était resté là, prostré dans le silence. C'était comme si le temps avait suspendu sa course. Mais la porte finit par s'ouvrir sur la jeune femme.
Il la dévisagea un instant avant d'aligner quelques mots d'une voix rauque. « Il faut qu'on parle. »

Made by Neon Demon @Anastasia N. Volkova

When everyone you thought you knew deserts your fight, I'll go with you

callahan & anastasia

Momma, I'm so sorry, I'm not sober anymore And daddy, please forgive me for the drinks spilled on the floor To the ones who never left me We've been down this road before I'm so sorry, I'm not sober anymore

C’était le coin idéal. Personne ne me voyait, et la caméra de sécurité qui était là n’était plus en servie depuis bien longtemps. Du moins depuis assez longtemps pour que personne ne me voit. Car, même si je doutais de l’efficacité de certains gardes dans cette salle de surveillance, d’autres scrutaient à merveille les écrans. Mais rien ne fonctionnait dans cet hôpital. Alors c’était l’endroit idéal. Quand ça n’allait pas. Quand ça n’allait plus. Et Dieu savait que ces derniers temps, ça n’allait vraiment pas. Je buvais de plus en plus, je le voyais. Je me disais, au fond, que c’était mal. Que je devrais arrêter, que ça n’aiderait en rien. Mais je n’y arrivais pas. C’était le seul moyen d’oublier un peu. Oublier ne serait-ce que pour quelques instants que j’étais ici. M’aider à traverser cet enfer sans trop faire attention. Atténuer cette putain de douleur qui ne cessait de grandir. Alors je m’asseyais sur ce banc, lorsque c’était ma pause. Prendre l’air, sortir au maximum de ces murs. Boire un peu pour me soulager.

Le liquide chaud de cet alcool fort semblait de moins en moins chaud à chaque gorgée. C’était presque comme de l’eau, tellement c’était devenu une habitude d’en boire. Mais ça m’aidait toujours, étrangement. Du moins, c’était ce que je pensais.

Puis je retournais à mon poste. Incroyable mais vrai : journée vaccins réussi. Pas un seul loupé, pas un seul patient tué. Tant mieux. Mon état ressemblait plus à une fatigue constante, un besoin vital de congés que de l’alcoolisme. Et c’était très bien ainsi. Sinon, il ne me faudrait pas très longtemps pour passer du côté des patients. Et réellement être enfermée comme du bétail.

Les journées paraissaient de plus en plus longues. Interminables. Alors le soir venu, j’étais épuisée. Je n’avais qu’une seule hâte : retrouver ma chambre, me servir un nouveau verre. Oublier cette nouvelle journée qui venait de s’écouler. M’écrouler dans mon lit, m’endormir. Espérer d’avoir assez bu pour ne pas faire de cauchemar cette nuit.

Je traînais des pieds jusqu’à ma chambre, m’arrêtant net en voyant que la porte était entre-ouverte. Légèrement défoncée, même. Il ne manquait plus que ça. Je n’osais pas avancer plus, peut-être que je devrais aller chercher un garde pour venir avec moi. Et si le malfaiteur était encore là ? Et si c’était Jenkins qui était venu finir le travail ? Je m’approchais doucement, aucun bruit. Mais la lumière était allumée. Peut-être que celui qui était entré avait simplement volé quelque chose et avait fini par repartir avec ou sans son butin ? C’était sincèrement ce que j’espérais.

Soufflant doucement, j’avançais à nouveau et poussait légèrement la porte. Doucement, jusqu’à l’ouvrir assez pour… découvrir Callahan assis sur mon lit. Je soupirais de soulagement. Ce n’était que lui. Merci mon Dieu. Mais que faisait-il là ? Sa voix rauque et son « il faut qu’on parle » n’aspirait rien de bon. « De quoi tu veux parler ? » Mon regard se déposa sur les cadavres de bouteilles, parfaitement aligné. Il y en avait six. « Depuis quand tu fouilles dans la chambre de tes collègues ? » , finissais-je par demander, agacée. Je retirais ma blouse et la posais sur ma chaise. « C’est pas ce que tu crois. J’ai juste oublié de jeter quelques bouteilles de nos soirées, y a pas de mal à ça. »

(c) DΛNDELION

When everyone
you thought you knew
deserts your fight,
I'll go with you

Anastasia & Callahan

La porte s’ouvrit lentement, et Callahan senti son cœur se serrer dans l'anticipation. Anastasia ne le prendrait pas bien, c’était certain. Comment pourrait-il en être autrement ? Il venait de tromper sa confiance, de violer son intimité, tout ça pour la mettre devant des vérités peu agréables. Il fallait être honnête : lui-même ne l'aurait pas bien pris, si elle lui avait fait un coup comme ça.
Mais il paraît que la fin justifie les moyens.
Il l’entendit soupirer de soulagement en voyant que ce n'était que lui. Il lui avait probablement fait peur. Il s'y était attendu et pour être honnête, c'était à peu près la seule chose rassurante dans sa réaction. Cette asile était remplie de fous furieux, que ce soit côté patient ou personnel. Il se serait posé de sérieuses questions sur ce qu’il restait de son instinct de survie, si elle ne s’était pas méfiée avant d’entrer.
Il ne répondit pas à la première question. Ce n’était pas utile - leurs regards glissèrent tous les deux sur les bouteilles alignées à ses pieds, six bouteilles vides qui en disaient bien plus long que n’importe quels mots. Il ne répondit pas à la deuxième question non plus. Est-ce qu’elle essayait de faire croire qu’elle pensait vraiment qu’il enfonçait les portes juste pour fouiller, sans motif valable ? C’était insultant - mais toujours moins que la justification qu’elle essaya de donner ensuite. Il s’était douté qu’elle essaierai d’éviter une conversation ; mais il avait espéré qu’elle ne le prendrait pas pour un con. Baissant les yeux, il l’interrompit. « Anastasia ne me mens pas, s’il te plaît. » On pouvait sentir la déception résonner dans le timbre rauque de sa voix. Son regard s’accrocha à nouveau au sien, comme s’il essayait un instant de sonder ses pensées, et puis, se raclant la gorge, il expliqua : « La caméra du parc est à nouveau fonctionnelle. » Autant qu’elle sache pourquoi ça lui prenait d'un coup, avant qu’elle n’essaie de s’enfoncer encore un peu plus dans les mensonges. Ils méritaient mieux. Tous les deux.
Se levant, il alla jusqu’à la porte, lui donnant un coup d’épaule pour la renfoncer dans son cadre. Ainsi, personne ne pourrait les écouter.
Ainsi, Anastasia ne pourrait pas se dérober.
Lui faisant face, il resta planté là, près de la porte, n’osant pas l’approcher. C’était comme si ce qu’il avait découvert sur elle avait fait d’eux deux étrangers. Comme si le mensonge qu’elle avait proféré avait construit une barrière entre eux. « Personne ne boit seul dans un parc à neuf heures du matin, Ania, encore moins avant de retourner bosser. Pas sans un sérieux problème avec l’alcool. »

Made by Neon Demon @Anastasia N. Volkova

When everyone you thought you knew deserts your fight, I'll go with you

callahan & anastasia

Momma, I'm so sorry, I'm not sober anymore And daddy, please forgive me for the drinks spilled on the floor To the ones who never left me We've been down this road before I'm so sorry, I'm not sober anymore

Je ne pensais qu’à une chose en retournant vers ma chambre. Me servir un verre -et certainement plus- pour oublier cette trop longue journée. Mais Callahan n’était pas du même avis. Ce dernier m’attendait dans ma chambre et n’avait pas l’air ravi du tout. Avec comme raison les six bouteilles alignées sur le sol. Six bouteilles de vodka vide. Je le savais au fond de moi la vraie raison de sa venue. Il n’était pas juste venu fouiller, il ne ferait jamais ça. Et pourtant j’essayais quand même de me sortir de là avec le pire mensonge de la terre.
Et évidemment, il ne me croyait pas.
Il était déçu, et cela pouvait se comprendre. Je lui avais quasiment tout dit sur ma vie, sur mes cauchemars. Mais je ne lui avais pas dit que je buvais énormément. Beaucoup trop. Je le regardais. Je ne savais pas quoi dire. Quoi que je dise, il ne me croirait de toute façon pas. Même si je lui disais qu’il n’était pas mon seul partenaire de soirées alcoolisées. « La caméra du parc est à nouveau fonctionnelle. » La caméra du parc ? Qu’est-ce qu’elle venait fai… Oh merde. Il m’avait vu dans le parc ce matin. Cette boisson que je m’étais octroyé après le petit-déjeuner parce que je savais déjà que je ne tiendrais pas la journée. J’étais foutue, il savait tout.
Je n’avais plus qu’à avouer.
« Les cauchemars devenaient insupportable Cal… » , avouais-je en premier lieu en baissant les yeux, où les larmes commencèrent à se loger. « Revoir ma mère se faire tuer chaque nuit je… Je ne pouvais plus le supporter… » Et surtout je ne dormais plus. Et ce breuvage était beaucoup mieux que le café pour tenir toute une journée au milieu des fous. J’essuyais mes yeux. Je ne devais pas craquer. Je ne devais plus craquer. Je relevais enfin mon regard vers l’anglais. Il n’y avait pas que ces cauchemars récurrents. « Et estime toi heureux d’être tombé sur Piper ici. C’est loin d’être la pire. » Je soufflais et m’assis sur mon lit, à la même place où Callahan se trouvait lorsque j’étais entré dans ma chambre. « Tu te souviens sur la plage ? Quand on jouait à je n’ai jamais ? Je t’ai dit que j’avais couché avec Lexie Jenkins… » Je sentais mon cou se tordre, mon ventre se nouer. « Je m’en mords les doigts, chaque jour. Cette fille est un monstre Callahan. » Cette fille m’avait violé. Une nuit, dans le parc. Alors que j’étais encore sous l’emprise de l’alcool. Elle était allée trop loin. J’avais beau la supplier d’arrêter elle n’écoutait pas. Je frissonnais. J’avais l’impression de sentir ses mains sur mon corps. Et c’est à ce même moment que je sentais réellement les larmes couler le long de mes joues. Je croisais les bras, les serrant contre ma poitrine. Je ne voyais même plus Callahan devant moi. « Un vrai monstre… »

(c) DΛNDELION

When everyone
you thought you knew
deserts your fight,
I'll go with you

Anastasia & Callahan

A sa réponse, le regard du militaire imita celui de la jeune femme, effleurant le parquet abîmé. Il avait toujours su, pour ses cauchemars. C’était même grâce eux qu’ils s’étaient rencontrés, ironiquement - vraiment rencontrés.
Le meurtre de sa mère l’avait durablement traumatisée, cela n’avait rien d’étonnant. Alors, visiblement, c’était avec l’alcool qu’elle avait décidé de gérer ça. Qu’est-ce qu’il pouvait vraiment redire à ça ? Ce n’était pas exactement comme s’il était bien placé pour la ramener sur la bonne façon de gérer un syndrome de stress post traumatique. Il rêvait encore de ce qu’il avait vu en Afghanistan ; il lui arrivait régulièrement de dégainer son arme pour de simples bruits de portes claquées. Et puis, il y avait ces réactions de violence soudaine quand on le touchait qui le prenaient depuis toujours. Ça s’était visiblement arrêté dans ses rapports intimes, mais ça continuait dès qu’on le touchait sans qu’il ne s’y attende - même quand c’était simplement le bras.
Alors, oui, il s’y connaissait probablement en PTSD, mais il se sentait particulièrement mal placé pour donner des conseils. Est-ce que ça allait l'empêcher de le faire quand même ? Bien sûr que non ; la santé d'Anastasia était bien trop important pour ne pas user d'un peu d'hypocrisie.

Mais la jeune femme changea soudainement de sujet. Callahan releva les yeux, fronçant les sourcils. Quel rapport entre le meurtre de sa mère et Piper…? « J’ai jamais dit qu’elle l’était », protesta-t-il faiblement. Il avait au contraire de l’estime pour elle.
Sans doute un peu trop pour son propre bien-être.
Anastasia mentionna leur soirée sur la plage, et Callahan acquiesça. Il avait peut-être beaucoup bu cette nuit-là, mais il se souvenait de presque tout. De cette confession en tout cas. « Je m’en mords les doigts, chaque jour. Cette fille est un monstre Callahan. » continua-t-elle. Le jeune homme sentit son coeur se tordre en lisant la détresse qui hantait le visage de son amie. « Qu’est-ce qu’elle t’a fait, Ania ? » Sa voix était rauque, presque un grognement, ses poings s’étaient serrés. Il voyait plusieurs options possibles, mais la conséquence était la même : du mal. Lexie avait fait du mal à Anastasia. Et autant dire que ce qu’elle avait fait devait être grave ; la russe était forte, il en fallait beaucoup pour fêler la solide carapace qu’elle s’était forgée. « Je vais la tuer. » continua-t-il, la rage animant chacun de ses traits. Il crevait d’envie d’aller lui faire payer, là, maintenant, sans même attendre plus d’explication. Se défouler sur elle jusqu’à voir dans ses yeux autant de détresse qu’il y en avait dans ceux d’Anastasia. Mais il ne pouvait pas. Pas maintenant, pas sans plan. La vérité, c’était que Lexie était dangereuse même pour un garde entraîné. S’il fallait se venger, il fallait le faire intelligemment.

Made by Neon Demon @Anastasia N. Volkova

When everyone you thought you knew deserts your fight, I'll go with you

callahan & anastasia

Momma, I'm so sorry, I'm not sober anymore And daddy, please forgive me for the drinks spilled on the floor To the ones who never left me We've been down this road before I'm so sorry, I'm not sober anymore

Je me sentais comme prise au piège. Je ne pouvais pas sortir de ma propre chambre sans tout dire à Callahan. Heureusement pour moi -ou non- il connaissait déjà une bonne partie de l’histoire. C’était comme ça que nous nous étions rencontré. Mes cauchemars. Le meurtre de ma mère, cette torture qu’on m’avait fait subir et qui revenait me hanter chaque nuit de ma misérable vie. Mais il n’y avait pas que ça. Et la raison pour laquelle je buvais réellement était bel et bien vivante. Et présente dans cette hôpital. Je parlais à Callahan de notre nuit sur la plage, non pas pour lui rappeler ce que nous avions fait après le jeu à boire mais bien pour les révélations de ce dit jeu. Je n’en avais rien à faire du fait qu’il couche avec Blackwood. Non. Au contraire il avait bien choisi. Parce qu’elle avait sûrement un bon fond, elle. Pas comme celle sur qui j’étais tombée. Je lui parlais de Piper parce que je voulais qu’il comprenne qu’ils n’étaient pas tous comme elle. Je savais qu’elle était loin d’être un ange, mais elle n’était pas un vrai monstre comme Jenkins.

“Qu’est-ce qu’elle t’a fait, Ania ?” Les larmes envahissaient mes yeux alors qu’ils étaient posés sur le garde. Il avait déjà compris le fond de l’histoire : Lexie m’avait fait du mal. Mais il ne savait pas quoi. Il ne savait pas ce qu’elle avait fait pour me faire autant de mal. Pour m’envoyer au fond du trou. “Je vais la tuer.” Je secouais la tête. “Cal non… Ne te mets pas en danger, s’il te plait.” Il ne devrait pas s’attaquer à cette fille. Elle était pire qu’un démon. Elle était le diable en personne et j’aurais du le voir beaucoup plus tôt. Ce n’était plus la peine de le cacher. Nirina le savait. Même le garde, Aris, qui avait promis de garder mes secrets contre quelques petits services en échanges. Avant de disparaître. Mais le seul qui n’en savait rien était finalement le seul qui devrait savoir. Mon seul et vrai ami ici, mon voisin de chambre. Callahan. Et vu le petit piège qu’il m’avait tendu je ne pouvais désormais plus reculer. “J’ai… J’ai bien couché avec Lexie dans le passé.” Je reniflais avant d’attraper un mouchoir sur la table de nuit. “Mais j’ai voulu tout arrêter quand je sentais que je m’attachais beaucoup trop et qu’elle… Non. Elle fricotait avec un autre patient.” Je me mouchais rapidement et baissais la tête. Je n’arrivais pas à arrêter de pleurer. “Mais elle est revenue vers moi et une nuit alors que… Que j’étais saoule dans le parc elle…” Ma gorge se nouait, ma voix se brisait. Les larmes coulaient d’autant plus et je ne regardais toujours pas le garde. C’était étrangement plus difficile à dire cette fois ci que les deux autres fois. Peut-être parce que j’étais plus proche de lui que de la psychologue et de l’autre garde ? C’était certainement ça. Et tout aussi bizarrement j’avais peur de ce qu’il allait penser de moi. Il connaissait Anastasia, une femme à l’apparence si forte, qui savait y faire avec les patients même les plus dangereux. Mais qui n’avait pas réussi à se défendre contre Lexie Jenkins. “Elle m’a violé.” Voilà, c’était dit. Je lui avais tout avoué à lui aussi. Et les larmes ne cessaient de couler. Elles ne cesseraient certainement jamais.

(c) DΛNDELION

Contenu sponsorisé

» › Évent n°9 - let the fight begin