Harlow Drov. A bad takeoff.

-Tu me demandes d’être chirurgien ? T’es franchement sérieux ?!

York, 21 novembre 2000. Drôle de discussion de fin de soirée au manoir Drov. La bâtisse rustique datant du XVIIIème siècle avait rarement vécu de telles nuisances sonores. Même la pluie qui s’abattait sur le parvis n’était pas aussi bruyante que les cris qui résonnèrent dans chaque pièce du manoir. Harlow Drov, 17 ans expérimentait l’une des pires soirées en compagnie de son père, Marek Drov, 50 ans. La tasse de thé chaude que le paternel savourait ne sembla pas calmer les ardeurs de ce dernier.

-Aussi sérieux que la mort, fils. Je peux te payer la meilleure école de médecine d’Angleterre Harlow. Pour éviter de se brûler les doigts, Marek déposa sa tasse sur la console en bois massif et embrassa la nuque de l’adolescent à l’aide de sa main gauche. Tu suivras les pas de ton père. Je pourrais te raconter au coin du feu, les ficelles du métier durant des soirées entières. Sa main gauche déménagea jusqu’à la joue de son fils. Je veux être fier de toi.

Son paternel représentait son principal pilier, surtout depuis l’abandon de sa mère cinq ans plus tôt. Katerina Milch n’avait plus donné de signe de vie depuis la matinée de juillet 1995, lorsqu’elle avait décidé de rompre tout lien familial avec son mari, mais également son fils. Les rumeurs courent qu’elle se serait exilée en Allemagne, n’arrivant plus à supporter la pression de son rôle de mère. Harlow eut du mal à avaler la pilule. Il avait surtout eu une grande difficulté à se dire qu’il n’aurait probablement jamais aucune réponse qui expliquerait logiquement le geste de sa mère.

-Papa, on en a déjà parlé des dizaines de fois. Chirurgien ne m’intéresse pas. Ce que je veux, c’est être pilote de ligne. Tu sais très bien que c’est ma passion depuis gamin ! Répliqua bien trop nerveusement Harlow en enlevant sans délicatesse la main de son père.

Cette discussion, déjà abordée effectivement des dizaines de fois, fatiguait Marek. Son unique fils était atrocement têtu et rien ne le ferait changer d’avis…Tout comme lui d’ailleurs.

-Harlow Drov. Tu es sous mon toit, et tu feras donc ce que je te dis de faire !

Education old school oblige, Harlow ne contrôlait pas ses futurs choix, tous désignés et tracés par son père. Néanmoins, ce n’était pas cette autorité dépassée qui empêcherait Harlow de poursuivre ses rêves. Ainsi, en cette soirée du 21 novembre 2000, l’adolescent à la crinière blonde décida de claquer définitivement la porte d’entrée du manoir derrière lui. A lui de rentrer brutalement dans la vie d’adulte pour réaliser ses rêves.

Mais la vie n’était pas aussi facile et plaisante quand papa ne payait pas ses moindres caprices. Originaire d’une famille plus qu’aisée, Harlow n’avait jamais réellement remarqué à quel point les choses bêtes mais essentielles de la vie ruinait un être. Certes, l’argent mis de côté durant quelques années lui permettait de se loger et de vivre correctement durant quelques mois. Sa vie ressemblait aux vies de citoyens normaux. Il payait ses factures, effectuer ses courses dans des supermarchés bondés, sortait le soir pour profiter de la vie. Puis, comme chaque être voulant accomplir son rêve, il enchaînait petits jobs sur petits jobs pour payer la très réputée mais onéreuse formation pour devenir pilote de ligne. Ce rêve, il le touchait du bout des doigts. Il le voyait, et il l’avait réalisé.

Au revoir York, bonjour Londres et sa pollution quotidienne. Il écrivait un nouveau chapitre de son histoire, un chapitre qu’il pourrait relire des heures entières une fois sa retraite prise. Malgré le fait qu’il soit théoriquement orphelin, Harlow n’avait jamais été aussi heureux. Se lever chaque matin pour apprendre quelque chose qui le passionnait relevait du miracle. Il était bien conscient que beaucoup sur Terre, même les plus privilégiés n’étudiaient pas toujours un sujet qui les passionnait. Harlow s’apparentait à être l’allégorie du courage. Abandon d’une mère indigne, rébellion auprès d’un père coincé dans une autre époque, immersion dans le tourbillon d’une vie impartiale. Et pourtant, il était en route pour décrocher son diplôme.

Puis, il y avait Alex aussi. Ce bon vieil Alex. Camarade de promo et maintenant collègue de travail. Nombreuses avaient été les soirées passées à ses côtés où l’alcool obligeait à raconter ses secrets les plus noirs. Nombreuses sont les différentes photos des deux hommes dans des lieux différents. Que ce soit dans les bars, les soirées barbecue lors des beaux jours, le cockpit de l’A320, durant les parties de golf le dimanche après-midi, les deux meilleurs amis ne manquaient pas l’occasion pour se créer de nouveaux souvenirs. A les regarder d’un œil extérieur, ces deux êtres vivaient la vie parfaite. Harlow survolait le monde avec British Airways pour un honorable salaire, Alex s’apprêtait à se marier avec une charmante jeune femme et Harlow venait de se voir attribuer le rôle de « Best man » pour le mariage de son meilleur ami. Plus les années passèrent, plus ils vieillissaient. Mais ils vieillissaient heureux.

Et puis, vient cette date du 13 juillet 2013. Une semaine après le mariage d’Alex. Un mois après qu’Harlow ait rencontré une charmante jeune femme au détour d’une rue. Les deux meilleurs amis devaient partager ensemble le cockpit pour relier Londres à Los Angeles. Harlow, fiévreux, avait préféré ne pas parti travailler pour un vol aussi long afin de ne pas mettre la sécurité des passagers et de l’équipage à risque. Il fut donc remplacé par un autre pilote, à la grande déception d’Alex.

13 juillet 2013, 15h27.
« Bienvenue dans l’édition « Global News » sur la BBC. » Le générique de la chaîne info réveilla subitement Harlow qui avait succombé aux effets des médicaments pour remédier à sa fièvre. Il s’étira en craquant quelques os et adapta sa vue pour mieux apercevoir l’écran de télé.

« Avant de s’attarder sur les news de la matinée, cette information vient tout juste de nous parvenir. Le vol de la compagnie britannique British Airways BA875 effectué par un Boeing 777 reliant Londres à Los Angeles s’est crashé dans l’Atlantique, une heure vingt après son départ de l’aéroport de London-Heathrow. A cette heure, il semblerait qu’il n’y ait aucun survivants. »

Une explosion de son cœur le mit sur pieds immédiatement. Sa peau perdit sa couleur rosée habituelle et ses mains se mirent à trembler. Allons, il y avait de nombreux vols Londres-Los Angeles chaque jour, il y aurait très peu de chance pour que…

-Bordel ! Même son lapin blanc, dormant à poings fermés, releva subitement les oreilles à la suite du cri mêlant douleur et tristesse d’Harlow. Sur son ordinateur figurait son planning pour le mois. Aujourd’hui, il aurait dû effectuer le vol BA875 Londres-Los Angeles avec son meilleur ami. Foutu fièvre. Foutu professionnalisme qui l’a empêché de mourir en même temps qu’Alex.

Prise d’une subite furie, Harlow lança son ordinateur portable contre un mur, renversa sa table basse, balança la télécommande sur la télé pour que cette foutu journalise se taise, cria de pleins poumons comme s’il voulait se réveiller d’un mauvais rêve. Il créa un véritable chaos au sein du salon autrefois accueillant. Puis, après la colère, vient la tristesse. Son souffle se coupa et des larmes vinrent piquer ses pupilles meurtries. Charlotte, sa compagne qui venait de rentrer à l’instant du travail, observa son compagnon complètement démuni.

-Harlow, qu’est-ce qui s’est passé ici ? Demanda Charlotte sous la panique alors qu’elle déposa son sac à main au sol.

Que s’était-il passé ? Pourquoi la vie lui avait soudainement enlever l’une des personnes les plus importantes pour lui ? Pourquoi le destin l’avait obligé à rester chez lui ? Il aurait dû mourir, lui aussi.

-C’est Alex. Bredouilla-t-il en cherchant ses mots, comme s’il n’était plus en capacité de parler. Son avion s’est crashé…Il est mort.

Depuis cette date fatidique, tout s’enchaîna très rapidement pour Harlow. Sa vie autrefois parfumée à l’eau de rose se transforma en un chaos aussi obstrué qu’un champ de bataille. Comme un cliché de film dramatique, Harlow tomba dans l’alcool et la dépression, ne bougeant de son canapé que pour se resservir un verre. Il ne prenait plus ses postes à British Airways, ce qui obligea l’entreprise britannique à le licencier après quelques semaines complètes d’absence. L’ancien pilote n’avait plus le goût pour vivre, plus rien n’avait de sens, sauf peut-être, sa bouteille de scotch qui lui faisait oublier son profond chagrin. On pourra dire un sérieux merci à Charlotte qui, malgré l’état pitoyable de son compagnon, ne l’avait pas abandonné. Elle avait d’ailleurs pris les choses en main pour arrêter cette spirale meurtrière. Rendez-vous chez le psychologue, balade sur les bords de la Tamise pour se changer les idées, restaurants entre amis…Chaque activité prévue par Charlotte visait à tirer Harlow vers le haut.

Mais les choses continuèrent de s'aggraver...

-Putain Harlow qu'est-ce que tu fous ?!

Le cri strident de Charlotte venait, une nouvelle fois, relever les oreilles de ce pauvre lapin blanc, visiblement pas encore habitué à ces excès de violence.

Le sol d’un blanc royal de la salle de bain fut décoré de petits cercles rouge foncé. La lame de rasoir rebondissait à plusieurs reprises sur le sol avant de finir sa course dans l’un des cercles rouges.

-Charlotte, c’est Alex. Il m’appelle. Ses chaussettes goutèrent au liquide rouge alors qu’il s’approcha de sa compagne. Il me chuchote sans arrêt de le rejoindre car il s’ennuie là-haut sans moi. Les mains ensanglantées et puissantes d’Harlow viennent se poser sur les frêles épaules de Charlotte. Alors laisse moi le rejoindre. Laisse-moi mettre fin à ton calvaire et au mien par la même occasion. Resserrant subitement ses mains alors que la voix de son ancien meilleur ami se fit plus fort dans son esprit, Harlow secoua vivement Charlotte, prise de court. Laisse-moi crever Charlotte !

En six mois de vie commune, elle n’avait jamais vu Harlow agir avec une telle violence, surtout vis-à-vis d’elle. Malgré sa carrure imposante, l’ancien pilote s’apparentait à être d’une douceur rassurante et d’un romantisme endormi sous sa musculature travaillée. Ce changement brutal de comportement obligea Charlotte à prendre conscience qu’il était malheureusement temps de prendre des mesures beaucoup plus fortes qu’une simple balade dominicale. Ainsi, elle fit appel aux services de santé qui prirent rapidement Harlow en charge, notamment pour arrêter ce saignement continu à ses poignets, causé par la lame de rasoir.

Le diagnostic ne tarda pas à être établi. Harlow devenait de plus en plus violent envers les personnels hospitaliers mais également envers lui-même. Son discours devenant de plus en plus insensé, l'ancien pilote prometteur réunissait tous les critères pour être interné d'office au sein d'un hôpital psychiatrique.

Ostrov, here I come.

Deux mois s'étaient écoulés depuis son entrée dans cet hôpital. Il ne recevait plus de nouvelles de Charlotte, mais qu'importe, car Alex demeurait toujours présent dans son esprit pour lui tenir compagnie. Il n'avait, pour l'heure, pas montrer de réels signes de violence envers les autres patients ou le personnel, hormis quelques refus de coopération par-ci par-là. Toutefois, si l'un des soignants l'empêchait de rejoindre Alex, Harlow ne montrerait plus le même visage. Après tout, personne ne pouvait séparer des meilleurs amis.

Et du coup te voilà "revalidé"

Te voilà maintenant validé En premier lieu, nous te demanderons d'aller vérifier que ton avatar est bien recensé. Désormais, tu as la possibilité d'aller te créer un scénario. Tu peux ensuite aller créer ta fiche de liens. Ensuite, rendez-vous dans ce sujet, que vous soyez psychiatres ou patient, pour vous recenser ! Et enfin, direction ce sujet là pour vous trouvez une chambre Bon jeu sur Ostrov Island !